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Trouble du spectre autistique (TSA)

Définition du TSA

Le trouble du spectre de l’autisme (ou TSA) est la dénomination de l’autisme, utilisée à partir de 2013 dans la 5e édition du Manuel diagnostique et statistique de l’Association américaine de psychiatrie (DSM-5). Notons que l’expression « trouble du spectre de l’autisme » témoigne d’une façon différente d’envisager l’autisme.

Le TSA se manifeste par un ensemble de symptômes caractéristiques.

En effet, celle-ci regroupe ce qu’on appelait auparavant : troubles autistiques, syndrome d’Asperger et troubles envahissants du développement non spécifiés.

Les TSA sont des troubles neurodéveloppementaux, leurs causes sont principalement génétiques, biologiques ou environnementales (liées à certains produits neurotoxiques). Il est donc important de rappeler ici que l’éducation, si elle peut jouer un rôle facilitateur ou aggravant, n’est pas la cause de l’autisme. On les classe en gravité : faible (l’autisme de haut niveau, discret, sans déficit intellectuel), modéré ou sévère (dans ce cas, souvent associé avec un déficit intellectuel). Notons en particulier qu’environ 70% des personnes atteintes d’autisme ont une intelligence normale, et pour nombre d’entre eux ne reçoivent pas de diagnostic : ils évoluent dans notre société, portant silencieusement leur différence, parfois même ignorant en être atteints.

Autisme sévère chez l’enfant

Cette courte vidéo (2 minutes) du ministère des Solidarités et de la Santé illustre les difficultés du quotidien avec un enfant atteint d’autisme sévère. Elle illustre une crise de débordement émotionnel (pouvant heurter certaines sensibilités).

Autisme chez l’adulte

Cette courte vidéo (3 minutes) de la Fondation FondaMental explique les particularités de l’autisme à l’âge adulte.

Deux groupes de symptômes

De nos jours, le TSA sont définis par la présence de deux groupes de symptômes :

  • Des déficits persistants dans la communication sociale et les interactions sociale.
  • Des modes restreints et répétitifs de comportements, d’intérêts ou d’activité.

Parce que ces symptômes constituent des différences plus ou moins importantes, il peut être difficile de diagnostiquer ou de comprendre l’autisme. Par conséquent, si vous ou l’un de vos proche présente des signes d’autisme, renseignez-vous auprès des centre ressources autisme (CRA) : en effet, ces centres sont là pour vous orienter pour le diagnostic et la prise en charge, et vous donner accès à des ressources pour vous aider.

Enseignants : formez-vous

Formation eLearning gratuite pour les enseignants

Les enseignants peuvent se sentir débordés par la charge que demande un enfant atteint de TSA à l’école. Pourtant, les directives gouvernementales encouragent fortement à inclure ces enfants (incluant ceux atteints d’autisme modéré à sévère) au sein des scolarités normales. Pour aider les enseignants, un consortium d’universités et d’association a donc créé en 2015 une formation gratuite en ligne sur l’école inclusive, sous l’égide de la commission européenne et de l’UNESCO : le programme eLeSi. Nous rappelons ici que les enseignants peuvent demander à bénéficier d’un temps de formation auprès de leur administration pour compéter cette formation et acquérir des compétences pour l’intégration d’enfants atteints de TSA, de retard mental ou de troubles psychiques.

Vous avez besoin d’un accompagnement, pour analyse vos pratiques d’inclusivité ? Suivez la formation aidant TND, qui vous donne accès à un groupe d’analyse des pratiques :

Déficits en cognition sociale

Cognition sociale et autisme

On note un nombre important de plusieurs déficits dans le domaine de la cognition sociale. Tout d’abord, des déficits de la réciprocité socio-émotionnelle. Cela se traduit par une approche sociale anormale et l’incapacité d’échanger lors d’une conversation. Ainsi, les personnes souffrant du TSA présentent des difficultés à partager leurs intérêts, leurs émotions et affects.

Ensuite, il existe également des déficits dans les comportements de communication non verbaux. Par exemple, le fait de regarder quelqu’un dans les yeux durant une conversation est souvent mal intégré. Tout comme la compréhension des gestes et expressions faciales chez autrui. Notons également un manque total d’expressions faciales et de communication non verbale.

Enfin, il y a aussi des déficits dans le développement, le maintien et la compréhension des relations. Cela se présente par des difficultés à adapter le comportement en fonction de divers contextes sociaux, à des difficultés à partager les jeux imaginatifs ou à se faire des amis. De même, on observe une absence d’intérêt pour les pairs.

Finalement, on peut remarquer chez les personnes souffrant de trouble du spectre autistique un déficit en théorie de l’esprit.

La dimension sociale et l’autisme

Cette interview du Pr. Chambres (2 minutes) du blob (vlog de la Cité des Sciences) explique les déficits d’habiletés sociales dans le TSA

Cerveau et cognition sociale

Une petite vidéo (2 minutes) du blob (vlog de la Cité des Sciences) explique les particularités du traitement de l’information sociale dans le TSA

Intérêts restreints

Rituels, répétitions et hypersensibilité

Les comportements de répétition se manifestent par des stéréotypies, caractéristiques de ce trouble. Ce sont des gestes répétitifs et rythmés qui ne présentent pas de but en premier lieu. De même, la parole peut aussi être stéréotypée. Au même titre que les gestes, les phrases n’ont pas de contexte précis.

Il est à noter que les individus touchés par le trouble du spectre autistique adoptent souvent des comportements routiniers et ritualisés. Pouvant être verbaux ou non verbaux, ceux-ci se manifestent par un fort attachement aux habitudes. Par exemple, un imprévu peut déclencher une détresse extrême. De même, le fait de passer d’une tâche à une autre est difficile. De façon générale, on note des modes de pensée rigides, des rituels de salutation et des besoins très ritualisés, comme manger tous les jours le même repas.

En outre, les intérêts des individus ayant un TSA sont très restreints et limités. Aussi, leur intensité est anormalement élevée. Par exemple, la personne s’attache à des objets inhabituels ou est excessivement absorbée par un domaine en particulier.

Enfin, il existe également une hyper ou hyporéactivité à des stimuli sensoriels. Par exemple, cela peut être une indifférence à la température ou à la douleur. Ou encore, une réaction négative à des sons ou des textures spécifiques, un attrait très important pour des lumières, des mouvements…

La courte vidéo ci-dessous (1 minute) de l’association britannique National Autistic Society illustre ce qu’est l’hypersensibilité sensorielle, telle qu’elle est vécue par une personnes atteinte d’autisme.

L'autisme de haut niveau

Autisme dit « léger »

En premier lieu, rappelons que l’autisme de haut niveau, autisme sans atteinte de facultés intellectuelles, anciennement appelé le syndrome d’Asperger, est un atypisme neurodéveloppemental discret. En effet, la personne atteinte souffre de nombreux petits décalages, appartenant au spectre de l’autisme, cependant ces atteintes peuvent être dissimulées et passer inaperçu. Et c’est en les compensant par des efforts pour s’intégrer socialement, que la personne atteinte d’autisme de haut niveau parvient parfois à masquer complètement son trouble aux autres, sa souffrance reste alors invisible.

Dans les faits, les personnes atteintes d’autisme de haut niveau sont plus fréquemment victimes de harcèlement scolaire, ont plus de difficultés à s’intégrer socialement, et sont plus à risque de souffrir dans leurs relations de couples. En outre, de par leurs particularités, elles doivent faire de nombreux efforts pour s’adapter aux normes et aux codes sociaux, qui n’ont pas été conçues pour elles. La vidéo ci-dessous (17 minutes) de la Chaîne Santé vous donne une idée claire du vécu d’une personne atteinte d’autisme de haut niveau (le syndrome d’Asperger). NB : dire « je suis Asperger » réduit la personne à « son » autisme, nous préférons dire qu’une personne est atteinte du syndrome d’Asperger.

Différentes approches pour traiter le TSA

Différentes approches ont été développées afin d’aider les enfants et les personnes atteintes de TSA ; la plupart nécessite l’implication des parents au quotidien (dont les compétences parentales peuvent être entraînées, par exemple par des ateliers de guidance parentale). Cette courte vidéo de la Fondation FondaMental en présente une introduction :

Voici le détail des principales approches d’aide et de traitement des troubles du spectre autistique :

L’entraînement aux habiletés sociales

En premier lieu, les difficultés d’intégration des codes sociaux peuvent être compensées par un entraînement spécifique aux habiletés sociales. Il s’agit de programmes d’entraînement en groupe ou en individuel visant à entraîner les compétences de la personne atteinte d’autisme à décoder les signaux sociaux implicites, à comprendre les règles de conventions sociales, et à gérer leurs relations interpersonnels (s’affirmer et se défendre, créer et maintenir des relations épanouissantes).

Les ateliers de groupe d’habiletés sociales sont conçus pour aider les enfants atteintes d’autismes de haut niveau (autisme léger). En effet, les adultes atteints d’autisme de haut niveau, ayant déjà développé des compensations, vont plutôt bénéficier de suivis individualisés en TCC ou peuvent suivre des ateliers de groupes d’affirmation de soi.

Pourquoi cet entraînement

L’interview du Pr. Tardif ci-dessous (4 minutes) du blob (vlog de la Cité des Sciences) expliquant pourquoi les enfants atteints de TSA one besoin de cet entraînement.

A quoi ça ressemble ?

Le reportage ci-dessous (4 minutes) du blob (vlog de la Cité des Sciences) illustre les activités d’un groupe d’habiletés sociales de l’hôpital Robert Debré avec des enfants.

La remédiation cognitive

La remédiation cognitive est utilisée pour pallier les difficultés cognitives qui peuvent être présentes dans le TSA. En effet, plusieurs déficits cognitifs peuvent se manifester dans le TSA : par exemple, sous la forme de troubles de l’attention, de déficit des fonctions exécutives (responsables de la capacité à organiser ses actions et son discours), et de la cognition sociale. Afin de réduire ces déficits, le patient va effectuer des exercices et des entraînements dans le cadre de programmes individuels ou de groupes, sous la supervision d’un instructeur.

L’interview ci-dessous (4 minutes) du Dr. Amado par La Croix présente de façon pédagogique le principe et l’indication de la remédiation cognitive.

La méthode ABA

Cette méthode, principalement utilisée chez les enfants et les personnes ayant une déficience intellectuelle est basée sur l’utilisation de renforçateurs. Le principe est simple : si on renforce positivement un comportement, on augmente la probabilité que ce comportement apparaisse, et à contrario, si on renforce négativement un comportement, on réduit la probabilité qu’il apparaisse.

Ainsi, le but de cette méthode va être d’aider l’enfant à apprendre de nouveaux comportements. Pour cela, chaque nouveau comportement que l’on souhaite que l’enfant intègre va être décomposé en différentes séquences correspondant à un sous-comportement. Petit à petit, l’utilisation des renforçateurs à chaque étape va permettre à l’enfant d’intégrer les sous-comportements un par un à la suite les uns des autres, puis le comportement en entier. Une fois que le comportement commence à être intégré, on va réduire progressivement les renforçateurs afin que l’enfant n’en ait plus besoin. Le reportage ci-dessous (2 minutes) de l’AFP illustre la méthode ABA.

Le programme Makaton

C’est un programme de communication basé sur l’utilisation de pictogrammes et de signes (principalement issus de la Langue Des Signes Française, mais simplifiés). Ici, l’approche est multimodale, et exploite les canaux de communication visuelle – facilitant la communication avec la personne atteinte d’autisme. En effet, la parole est constamment associée aux pictogrammes et signes, et le pictogramme est toujours associé au mot écrit. Le but va être d’améliorer la compréhension, l’oralisation, la structure langagière, afin de permettre à la personne de mieux s’intégrer socialement. Le reportage ci-dessous (2 minutes) de l’Association Avenir Dysphasie MAKATON présente le langage Makaton.

La méthode PECS

Cette méthode permet de communiquer avec autrui à l’aide d’images. Elle se fait à l’aide de récompenses et comprend différentes phases :

  1. l’enfant doit échanger une image pour avoir un objet, ou faire une activité
  2. apprendre à se déplacer pour donner l’image à l’adulte
  3. l’enfant apprend à choisir l’image adéquate parmi d’autres images. Toutes les images sont intégrées dans un classeur de communication.
  4. apprendre à faire une demande à l’aide de la formulation « Je veux » et d’une image
  5. apprendre à répondre à certaines questions comme « Qu’est-ce que tu veux »
  6. faire des commentaires sur ce qu’il voit, dire comment il se sent, en réponse à des questions en débutant par « Je me sens » « Je vois », « J’ai ».

Cette vidéo d’introduction (7 minutes) de l’association Point de vue social introduit le fonctionnement de PECS.

Le modèle SACCADE

SACCADE est un approche canadienne récente appartenant au champs des thérapies cognitives et comportementales, développé en collaboration par une psychologue et une personnes atteinte d’autisme de haut niveau. Afin d’aider la personnes atteintes d’autisme à communiquer, il propose un langage graphique et gestuel spécifique. Ce langage est basé sur des concepts et des outils visuels, afin d’exploiter les facilités en cognition visuelle des personnes atteintes de TSA. Le reportage ci-dessous (5 minutes) d’AMI Télé illustre l’application du langage SACCADE.

La méthode TEACCH

Cette méthode cognitive vise à apporter à la personne atteinte de TSA un cadre structuré, adapté. Ici, on adapte l’environnement à l’enfant et ses particularités sont prises en compte. Une grande importance est accordée au visuel : les tâches, le travail, le planning sont généralement mis en image. Cette méthode utilise également beaucoup de repères (visuels, temporels) afin de structurer l’espace et le temps. Il s’agit ici d’adapter l’environnement de la personne atteinte d’autisme, de façon à compenser ses handicaps (et donc de respecter les besoins et limites de la personne). La vidéo ci-dessous (4 minutes) de l’association Autisme Genève présente la méthode TEACCH.

Conseils aux parents et enseignants

Quelques conseils généraux

Pour qu’un enfant atteint de TSA ait toutes ses chances de réussir à l’école et de s’intégrer à la société, il est important que des démarches soient entreprises dans différentes sphères afin de pallier ses difficultés. Notamment à l’école et au sein de l’environnement familial. Voici quelques conseils :

  • Faire des feed-back immédiats, par exemple lorsque l’enfant adopte un bon comportement, renforcer positivement ce comportement, par la valorisation ou une récompense.
  • Intégrer des éléments visuels afin de faciliter les apprentissages, privilégier l’écrit et les images.
  • Avoir des attentes adaptées à la problématique de l’enfant, ne pas donner des tâches qui sont hors de sa portée, voire alléger les exigences scolaires.
  • Donner des consignes simples et directes, afin d’enlever toute ambiguïté.
  • Instaurer des rituels et structurer la journée en fonction des activités et tâches quotidiennes afin de diminuer l’anxiété de l’enfant. Vous pouvez utiliser un planning visuel.
  • Etre empathique, en mobilisant ses capacités d’écoute et d’observation.
  • Limiter les facteurs de dispersion lors d’une activité, particulièrement si elle nécessite une forte concentration.
  • Dédier un espace réservé spécifiquement aux devoirs, en classe, réserver une place qui soit toujours la même.
  • Valoriser ses centres d’intérêts et les intégrer à l’apprentissage comme des éléments motivationnels.
  • Ne pas surcharger l’environnement de l’enfant, que ce soit en termes de lumières, décorations, musiques.
  • Prévoir des pauses lors des activités
  • Si stéréotypies présentes, prévoir un moment pour que l’enfant puisse les réaliser.

Fiche récapitulative pour les enseignants

Comment gérer un enfant atteint d’un TSA à l’école ? Voici une petite fiche récapitulative à télécharger :

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Quelques outils à utiliser pour aider l’enfant avec TSA

Voici quelques éléments qui pourront vous aider :

Téléchargez cette affiche au format pdf.

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Pour aller plus loin

Podcast, livres et jeux de société

Pour en apprendre encore sur le TSA, nous vous conseillons ce podcast de la Méthode scientifique.

Le syndrome d’Asperger

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Ce livre présente en détail le syndrome d’Asperger, et comment il est vécu par ceux qui en sont atteint. Il permet de mieux comprendre ce syndrome, souvent mal diagnostiqué en France.

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Jeu habiletés adulte

IMPROV permet d’entraîner les capacités d’improvisation théâtrale. Il s’agit donc d’un outil permettant de développer les habiletés sociales des adultes présentant des déficits communicationnels.

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Jeu habiletés enfant

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Le jeu impro sociale permet d’entraîner les enfants présentant des difficultés de communication aux habiletés sociales. Il s’agit de pratiquer des jeux de rôles depuis des situations types d’affirmation de soi qu’un enfant peut rencontrer dans la vie courante.

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