Que recherchez-vous ?
< Tous les thèmes
Imprimer

Le stress post-traumatique

Dans le DSM V, le trouble de stress post-traumatique fait partie des troubles liés à des traumatismes ou à des facteurs de stress, alors que dans la version précédente du DSM, il était classifié dans les troubles anxieux.

Ce trouble se caractérise par des symptômes apparaissant suite à un évènement traumatique au cours duquel l’individu a ressenti une sensation intense de peur et un fort sentiment d’impuissance. Il toucherait près de 2% de la population générale.

Un trouble caractérisé par 4 groupes de symptômes

  • L’évitement : l’individu fuit les situations et/ou les individus pouvant lui rappeler la situation traumatique.
  • De reviviscence : la personne est assaillie par des souvenirs et/ou des flashbacks qui lui font revivre la situation traumatique. Ils s’imposent à sa conscience et se présentent sous la forme d’images, de sons, d’odeurs….
  • Troubles cognitifs et émotionnels. D’un point de vue émotionnel, on observe une recrudescence d’émotions négatives : irritabilité, tristesse, colère, dégoût, peur. Il est également fréquent que l’individu ressente de la honte ou une forte culpabilité : « pourquoi lui, et pas moi ». Souvent, la personne se sent en décalage avec son entourage et a des difficultés à éprouver de l’intérêt pour les activités qu’elle appréciait auparavant.  D’un point de vue cognitif, l’individu peut être confronté à des troubles de la mémoire, ainsi qu’à des difficultés de concentration et d’attention.
  • L’hyperréactivité : même lorsqu’il n’est pas en danger, l’individu est dans un état d’hypervigilance, il est sensible au moindre stimulus et sursaute fréquemment. 

A ces symptômes s’ajoutent des troubles du sommeil (insomnies, cauchemars). Ceux-ci jouent un rôle très important dans ce trouble, puisqu’ils favorisent le maintien des symptômes du stress post-traumatique. En effet, ils altèrent les capacités d’attention et de jugement de l’individu, favorisent les émotions négatives et l’anxiété, et accroissent l’hypervigilance.

De plus, un bon sommeil contribue au bon traitement des informations émotionnelles et à une bonne consolidation des souvenirs. Ainsi, lorsqu’il est troublé, il ne permet plus d’acquérir de nouvelles informations, la peur ne s’éteint pas et le trouble perdure. Les troubles du sommeil sont les facteurs résiduels les plus fréquents dans cette pathologie.

Lorsque ces symptômes perdurent au-delà de trois mois, le trouble devient chronique.

Particularités de l’évènement traumatique et impact psychologique sur l’individu

Dans le cas du trouble de stress post-traumatique, l’évènement traumatique a menacé l’intégrité physique de l’individu et/ou d’autrui, et a constitué une menace mortelle. Confronté à sa propre vulnérabilité et à la possibilité de mourir, il est fréquent que l’individu présente des difficultés à se projeter dans l’avenir suite à l’évènement traumatique.

De plus, le caractère imprévisible et arbitraire de l’évènement traumatique peut également créer un bouleversement des convictions établies et une perte de sens chez l’individu : il se remet en question, pour lui, le monde est incontrôlable et ne fonctionne plus de manière logique, ce qui altère significativement son sentiment de sécurité interne. 

A cela s’ajoute le sentiment d’être dans une situation inextricable et de ne plus pouvoir redevenir la personne d’avant.

Facteurs de risque d’apparition d’un trouble de stress post-traumatique

Face à une même situation traumatique, tout le monde ne va pas développer un trouble de stress post-traumatique chronique.

Certains facteurs psychologiques et sociaux favorisent la survenue de ce trouble comme le fait d’avoir un parent ayant été traumatisé, d’avoir un soutien social faible, d’être sujet à des troubles du sommeil, d’être de sexe féminin, d’être jeune au moment du traumatisme, d’avoir eu une enfance difficile…

En ce qui concerne la situation traumatique en elle-même, moins l’individu possède de contrôle sur cette situation, plus il sera susceptible de développer des symptômes profonds et plus il aura de difficultés à résoudre le traumatisme. De plus, si cette situation est le fait d’individu malveillants (en opposition avec un accident ou une catastrophe naturelle), la survenue d’un trouble de stress post traumatique sera favorisée.

Des modifications cérébrales

Au niveau neuronal, ce trouble se manifeste par une modification de la structure du cerveau. On observe

  • Une augmentation de la réponse de l’amygdale, qui est une structure cérébrale impliquée dans les émotions.
  • Une diminution de la réponse du cortex préfrontal, région liée à la cognition mais également à la régulation émotionnelle.
  • Une réduction du volume de l’hippocampe, structure impliquée dans la mémorisation et l’apprentissage.

Dans 80% des cas, on observe des comorbidités psychiatriques : au cours de leur vie, les individus touchés par le stress post traumatique auront plus de probabilités de développer un trouble anxieux généralisé, des troubles dépressifs, des phobies, ou encore, d’être confrontés à des problèmes d’addictions. 

Quelles aides pour traiter ce trouble ?

Certaines approches constituent des aides efficaces pour lutter contre certains symptômes du stress post traumatique comme :

  • La méditation pleine conscience : cette pratique aide à arrêter d’être dans l’évitement et à accepter la situation telle qu’elle est. Elle permet également de travailler sur les émotions négatives et l’anxiété. Dans une étude réalisée en 2014 sur des patients traumatisés ayant suivi des séances de méditation, les résultats ont mis en évidence une amélioration des symptômes du trouble de stress post traumatique, ainsi qu’une diminution des symptômes de la dépression, sur une période de trois ans.
  • L’EMDR : dans le cas de traumatisme, le cerveau subit une surcharge émotionnelle qui l’empêche de bien encoder l’information et d’en faire un souvenir « normal ». La thérapie EMDR utilise les mouvements oculaires afin de relancer le traitement des informations mal encodées. Cela va permettre de les intégrer et de diminuer leur impact émotionnel. 
  • Les TCC : Le but de la thérapie cognitivo-comportementale sera d’éteindre la réponse conditionnée de peur du sujet et de réduire les symptômes associés au stress post traumatique. Cela se fera à travers une exposition contrôlée et graduelle au traumatisme. La restructuration cognitive peut également être utilisée afin de corriger les perturbations cognitives entrainées par le traumatisme.

Haour, F., & de Beaurepaire, C. (2016). Évaluation scientifique de la psychothérapie EMDR pour le traitement des traumatismes psychiques. L’Encéphale42(3), 284-288.

Mascarel, P., Poirot, I., Lardinois, M., Debien, C., & Vaiva, G. (2019). Les troubles du sommeil et leur traitement dans le trouble stress post-traumatique. La Presse Médicale.

Zammatteo, N., & Botman, M. (2019). Le psychotraumatisme s’ inscrit dans l’ADN et peut se transmettre sur plusieurs générations. Apports de la méditation de pleine conscience dans les troubles de l’anxiété et l’état de stress post-traumatique. European Journal of Trauma & Dissociation3(2), 113-124.

Molenda, S. Y. L. V. I. E. (2009). L’état de stress post-traumatique et ses troubles associés. Rev Francophone Stress Trauma9, 205-209.

Earley, M. D., Chesney, M. A., Frye, J., Greene, P. A., Berman, B., & Kimbrough, E. (2014). Mindfulness intervention for child abuse survivors: A 2.5‐year follow‐up. Journal of clinical psychology70(10), 933-941.

Auxéméry, Y. (2012). L’état de stress post-traumatique comme conséquence de l’interaction entre une susceptibilité génétique individuelle, un évènement traumatogène et un contexte social. L’Encéphale38(5), 373-380.

L’individu souffrant d’un TSPT se plaint d’un sentiment de désespoir ou d’horreur associés à une triade de symptômes persistants : individu revit l’événement traumatisant (souvenirs envahissants à caractère parfois hallucinatoire, cauchemars récurrents), ressens le besoin d’éviter les situations et les facteurs déclencheurs qui pourraient lui rappeler l’événement traumatisant, et souffre de plusieurs symptômes d’hypervigilance (insomnies, nervosité, irritabilité).

Table des matières
Retour en haut