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Laxophobie

La laxophobie est la peur d’avoir la diarrhée, surtout en public et loin de chez soi. En outre, la personne atteinte de laxophobie souffre souvent d’une colopathie associée, ce qui aggrave ses symptômes.

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Qu’est-ce que la laxophobie ?

Laxophobie ? Qu’est-ce que c’est ?

La laxophobie est une phobie dite « spécifique », c’est-à-dire une phobie liée à un stimulus précis (la diarrhée). De plus, il s’agit d’une phobie dite honteuse. En effet, les personnes qui en souffrent se sentent seules et ont peur d’être jugées et ridiculisées pour leur souffrance. Par conséquent, cette peur du rejet rajoute une dimension d’injustice à leur condition.

La laxophobie est un trouble complexe, faisant intervenir des mécanismes psychologiques et des mécanismes corporels. Par conséquent, ce trouble fait l’objet de recherches pluridisciplinaires en neurosciences, en psychopathologie, en médecine et en psychologie de la santé. La laxophobie entre en particulier dans le champ d’une discipline émergeante, la neurogastroentérologie, qui étudie le système nerveux entérique.

Cette courte vidéo (5 minutes) d’ALÉTCC présente le fonctionnement des phobies :

La laxophobie peut se présenter seule, ou accompagnée de comorbidités : d’autres phobies, une personnalité évitante, un trouble panique, ou encore des malaises vagaux.

Les origines de la laxophobie

Les origines de la laxophobie

Traumatisme initial

Maintenant que nous avons défini la laxophobie, nous pourrions nous demander : d’où provient ce trouble ? En effet, vous pourrez lire sur Internet tout et son contraire concernant cette question. En réalité, la recherche scientifique montre que ce trouble est généralement déclenché par un événement sensibilisant. On entend par là que le patient a vécu un psychotraumatisme : par exemple des troubles médicaux, ou un humiliation publique (réelle ou imaginaire). Par la suite, le patient développe des comportements d’évitement, qui aggravent progressivement l’emprise de la phobie. En d’autres termes, la phobie devient progressivement plus envahissante, plus contraignante, et plus embarassante.

L’axe intestin-cerveau

Le fonctionnement système intestinal est régulé par un système complexe reliant le cerveau et l’intestin, aussi appelé « axe intestin-cerveau ». Ce système instaure un dialogue bidirectionnel : le cerveau orchestre à distance le fonctionnement de l’intestin, pendant que l’intestin « gère » son fonctionnement en autonomie selon ces ordres tout en communiquant au cerveau des signaux pour lui indiquer son état.

Afin de mieux comprendre ce système, voici une courte vidéo (3 minutes) tirée du cours de neurobiologie de l’ENSC Bordeaux présente le fonctionnement du système nerveux autonome et du système entérique.

Or, dans la laxophobie, un cercle vicieux s’instaure et le dysfonctionnement de cet axe va interférer avec le péristaltisme (l’action des muscles intestinaux poussant la matière fécale). En outre, ce dysfonctionnement peut parfois même être lié à des réaction inflammatoires.

Laxophobie phobie de faire caca un cercle vicieux

Hypersensibilité viscérale

Les personnes souffrant de laxophobie peuvent être victimes d’une altération des perceptions internes de leurs viscères (la viscéroception), on parle alors d’hypersensibilité viscérale. Lorsqu’une personne souffre d’hypersensibilité viscérale, la moindre sensation intestinale est vécue de façon amplifiée et décuplée, et perturbe la capacité à penser.

Une maladie digestive, une situation choquante ou humiliante, peuvent traumatiser psychologiquement. Il s’agit souvent du point de départ de la laxophobie, qui survient par exemple fréquemment des suites d’une maladie de Crohn, d’une colopathie fonctionnelle, d’un syndrome du côlon irritable ou d’une rectocolite hémorragique. Placée dans une situation de stress aigu faisant intervenir un sentiment d’impuissance et des sensations de diarrhée impérieuse, la personne va associer ces sensations et émotions.

Prise en charge de la laxophobie

Laxophobie : comment la prendre en charge

Consultations

Pour prendre en charge les multiples aspects de ce trouble, le traitement de la laxophobie associe une prise en charge psychologique et gastroentérologique. Dans un premier temps, il convient toujours de faire un bilan médical (avec un médecin généraliste ou un gastroentérologue), pour s’assurer qu’il ne s’agisse pas d’une maladie intestinale. La thérapie cognitive et comportementale (TCC) est particulièrement indiquée dans le traitement psychologique de la laxophobie. Son but est de modifier les comportements et les cognitions (pensées) des patients aux prises avec ce genre de troubles. Sans prise en charge, la laxophobie peut s’aggraver dans le temps et amener à des troubles plus sévères.

La TCC est une thérapie active ancrée dans le présent, le praticien travaille en équipe avec le patient pour affronter ensemble la phobie de façon organisée et systématisée. Les peurs et la honte sont approchées de manière progressive, en respectant le rythme du patient.

Cette courte vidéo (2 minutes) de l’AFTCC présente le principe des TCC.

Notons aussi qu’une approche de la troisième vague des thérapies cognitives, appelée la méditation de pleine conscience ou mindfulness, permet d’obtenir une amélioration importante de l’anxiété liée à la sensibilité viscérale. Il s’agit d’un entraînement à l’orientation de l’attention.  

Téléconsultations

Si vous ne pouvez pas être suivi en TCC près de chez vous, vous pouvez effectuer votre suivi en téléconsultation. L’Institut Pi-Psy propose en effet un service de suivi TCC en visioconférence.

Téléconsultations
Téléconsultations
Solutions de webthérapie

Solutions de webthérapie pour la laxophobie

Ateliers de mindfulness en visioconférence

Les tarifs des ateliers de méditation de pleine conscience, et les soucis de proximité géographique et de transports en commun, empêchent de nombreux patients de bénéficier des bienfaits de la mindfulness. Pour cette raison, l’Institut Pi-Psy propose, dans l’objectif de démocratiser l’accès à la mindfulness, l’accès à des groupes de méditation en visioconférence. Il s’agit de se retrouver, une fois par semaines, avec un instructeur en visioconférence. Pour ceux qui se sentiraient intimidés, les participants ne sont pas obligés de parler, et n’ont pas à raconter leur histoire ni leurs symptômes pour participer à ces groupes. Pour commencer, en début de séance, l’instructeur guide le groupe sur un petit exercice de méditation. Les participants peuvent ensuite poser des questions pour améliorer leurs pratiques.

Groupes en visio
Groupes en visio

Pour aller plus loin

Faire face aux paniques

Livre faire face aux paniques
Commander

Ce livre présente des exercices de respiration pour gérer les attaques de paniques. De plus, il présente quelques cas de patients suivis, dont en particulier un cas de laxophobie.

Le commander

Le charme discret de l’intestin

Livre le charme discret de l'intestin
Commander

Ce livre présente avec humour et des mots simples les dernières découvertes sur le système nerveux entérique et le fonctionnement de l’intestin. Par conséquent, il s’agit d’une bonne façon d’appréhender et mieux connaître cet organe pour les personnes souffrant de laxophobie.

Le commander

Le site laxophobie.fr est un site créé par un groupe de colopathes et laxophobes, l’objectif étant d’informer le public de l’existence de telles maladies et d’aider les personnes concernées.  Cliquez sur l’image ci-dessous pour vous rendre sur ce site :


Quelques références scientifiques sur la laxophobie

Gaylord, S. A., Palsson, O. S., Garland, E. L., Faurot, K. R., Coble, R. S., Mann, J. D., … & Whitehead, W. E. (2011). Mindfulness training reduces the severity of irritable bowel syndrome in women: results of a randomized controlled trial. The American journal of gastroenterology, 106(9), 1678. Lien url

Haute Autorité à la Santé, Rapport de la sur les troubles anxieux : lien url

Labus, J. S., Bolus, R., Chang, L., Wiklund, I., Naesdal, J., Mayer, E. A., & Naliboff, B. D. (2004). The Visceral Sensitivity Index: development and validation of a gastrointestinal symptom‐specific anxiety scale. Alimentary pharmacology & therapeutics, 20(1), 89-97. Lien url

Narrow, Rae DS, Robins LN et DA, Revised prevalence estimates of mental disorders in the United States, vol. 59, 2002, 115–123. Lien url

Pellissier, S., & Bonaz, B. (2017). The place of stress and emotions in the irritable bowel syndrome. Vitamins and hormones, 103, 327-354. Lien url

Picot A.. Étude de la sensibilité viscérale dans la maladie de Crohn en rémission et ses liens avec le tonus vagal et les variables psychologiques : comparaison avec le sujet sain. Médecine humaine et pathologie. 2014. ffdumas-01075386. Lien url

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